Chères toutes et chers tous,

Nous avons le grand plaisir de vous annoncer qu’Akira Mizubayashi est le lauréat du Prix des libraires 2020 pour « Âme brisée » aux éditions Gallimard.

La remise du Prix s’est déroulée le 3 juin

La cérémonie de remise du Prix des Libraires s’est tenue en comité restreint, pour cause de mesures sanitaires, ce mercredi 3 juin, au siège des éditions Gallimard en présence, notamment, de Gaëlle Nohant, marraine de cette édition, d’Antoine Gallimard et de Jean-Marie Laclavetine, éditeur, et d’une partie du jury.

Discours de Gaelle Nohant

Discours de Gaelle Nohant
Photo : © Nicolas Rongier

Le lauréat de cette année a écrit un roman riche de mille nuances humaines, dont les variations subtiles continuent à résonner, longtemps après qu’on l’a fermé. Il y est souvent question de l’âme : celle d’un petit garçon silencieux caché dans une armoire, celle d’un père perdu qui pensait que l’égalité entre les hommes devait commencer dans la langue. Celle d’un Dieu noir qui a « laissé son ombre parmi les vivants ». Et surtout celle d’un violon, cette petite pièce de bois qui assure la qualité, la propagation et l’uniformité des vibrations. On y apprend que les violons souffrent autant que les hommes, et qu’il est parfois nécessaire de déplacer leur âme d’un dixième de millimètres, pour que les vibrations des cordes se transmettent à toute la caisse de résonance. Et c’est en somme ce que fait ce roman : déplacer notre centre de gravité de quelques millimètres, pour faire résonner en nous la fraternité universelle de l’art, la transmission des voix brisées, mais aussi le chemin patient et lumineux de la réparation.

Je suis fière de remettre aujourd’hui ce prix des libraires à Akira Mizubayashi pour ce beau roman, Âme brisée.

Gaëlle Nohant

Jean-Marie Laclavetine s’est vu remettre le Prix pour le lauréat, Akira Mizubayashi étant actuellement au Japon

remise du Prix des libraires avec Antoine Gallimard
Photo : © Nicolas Rongier

Parfois un roman, parmi tous ceux que publie Gallimard, suscite dans la maison un enthousiasme particulier. Le bruit court d’étage en étage, les conseils de lecture se répandent : « As-tu lu Âme brisée ? » Le texte circule, et l’on sent peu à peu monter un désir collectif de défendre le livre, de le porter jusqu’à son public. Si le roman d’Akira Mizubayashi a provoqué un tel soutien – en particulier dans l’équipe commerciale qui s’est soudée autour de lui –, c’est à la fois à cause de l’histoire très émouvante qu’il raconte, nous montrant que la folie belliqueuse des hommes n’a pas de prise sur l’amour de la beauté, mais aussi à cause de la trajectoire de l’auteur. Un Japonais qui décide d’habiter la langue française, et de la servir de façon si juste et si délicate, voilà un cadeau précieux auquel les lecteurs français ne peuvent être que sensibles. Âme brisée raconte une histoire simple, tenue et vibrante comme une mélodie intemporelle, qui reste longtemps sur les lèvres. Rien d’étonnant à ce que ce livre, loin du battage des médias, ait suscité un attrait constant depuis sa sortie.

Jean-Marie LACLAVETINE, éditeur d’Akira Mizubayashi

www.gallimard.fr

Le Prix des libraires, édition 2020

Fondé en 1955, le Prix des Libraires récompense chaque année un roman de langue française. Sur une centaine d’ouvrages issus des deux rentrées littéraires de septembre et de janvier, un premier jury composé de dix libraires a sélectionné cinq romans.

Puis, tout au long du mois de mai, quelque 1600 libraires indépendants de toute la France ont été amenés à voter, parmi les cinq finalistes suivants :

  • Santiago Amigorena : Le ghetto intérieur, éd. POL
  • Michel Bernard : Le bon sens, éd. La Table Ronde
  • Catherine Blondeau : Les débutants, éd. Mémoire d’Encrier
  • Caroline Laurent : Rivage de la colère, éd. Les Escales
  • Akira Mizubayashi : Âme brisée, éd. Gallimard

Akira Mizubayashi succède ainsi à Franck Bouysse, récompensé pour son roman « Né d’aucune femme » paru aux éditions La Manufacture de livres.

Cette année plus que les autres, cette édition du Prix des libraires, marrainé par Gaëlle Nohant, doit être une fête et une célébration du travail et du rôle de la librairie indépendante.

Merci d’avance de votre attention et vive la librairie !